13/11/2013

Prix des Lecteurs Nantais 2014


Prix des Lecteurs Nantais


Règlement :
Le lauréat est désigné par le vote de tous les lecteurs ayant lu au minimum 3 des 10 romans.

Chaque lecteur utilise le même barème de notation.
Le lecteur attribue une note de 10 à 1 étant entendu que :
- 10 correspond au roman préféré
- Le nombre de points attribués ne doit pas excéder 55
- Il n’y a pas d’ex æquo ni de demi point.
Au moment de la comptabilisation finale des votes, le nombre de fois où chaque livre a été lu sera pris en compte.

Nous nous retrouverons fin mai/début juin pour échanger sur nos impressions de lecture.

les votes sont à remettre le 11 juin au plus tard

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Un Blanc
de Mika BIERMANN - Editions Anacharsis

L’expédition scientifique de l’Astrofant dans les contrées antarctiques était de calibre standard, avec au programme un petit supplément ludique : envoyer dans le ciel de minuit le 31 décembre 2000 un feu d’artifice depuis le pôle Sud pour célébrer l’avènement du nouveau millénaire. Du gâteau. Prétendre que tout a dérapé sur les pentes d’un iceberg quelconque serait trop facile – et très en-deçà de la vérité. Mika Biermann est parvenu à retracer la chronique de cette nef des dingues dans un récit polyphonique parfaitement givré qui inaugure d’éblouissante manière le roman d’aventures du XXI e siècle.

L’auteur
Après des études à l’université des beaux-arts de Berlin, Mika Biermann s’installe à Marseille où il apprend le français. Il explore successivement la peinture – qu’il abandonne en 1990 –, la photo, le dessin et l’écriture. Aujourd’hui, il est conférencier aux musées de la ville de Marseille dans des domaines aussi variés que la mythologie de l’ouest dans l’art américain, Van Gogh-Monticelli, Bernard Buffet… son troisième roman...


La Lettre à Helga
de Bergsveinn BIRGISSON traduit de l’islandais par Catherine Eyjolfsson 

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

L’auteur
Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d’un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même fermier et pêcheur dans le nord-ouest de l’Islande. La Lettre à Helga a connu un immense succès dans les pays scandinaves et en Allemagne.


Un long moment de silence
de Paul COLIZE

1927, Stanislas et son frère Wladyslaw, terminent leurs études de pharmacie à l’université de Lwów 1950, New-York, Nathan Katz, émigré juif à Brooklyn, est approché par un survivant des camps qui a fait fortune dans l'industrie pétrolière. Il veut poursuivre clandestinement la traque des criminels de guerre nazis. 1954, Le Caire, vingt et une personnes trouvent la mort dans une attaque sanglante à l'aéroport. Les différentes polices qui se penchent sur l'affaire ne trouvent rien. Ni mobile ni indice. 2012, Paris, le fils d'une des victimes présente le livre qu'il a écrit pour rendre hommage à son père, après une longue recherche qui a duré vingt ans. La parution de ce livre amènera un témoignage inattendu : un indice solide va amener cet écrivain à revenir sur sa quête et bouleverser sa vie.


L’auteur 
Paul Colize vit à Waterloo en Belgique. Son premier roman Back up  sorti en folio a figuré dans la sélection du « Goncourt » belge, le prix Rossel en 2012.


Le Peintre d’éventail
de Hubert HADAD 

C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques. Attenant à l’auberge se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki. Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen, en attendant d’autres bouleversements… Avec le Peintre d’éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d’initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.

L’auteur
Auteur d’une œuvre immense, portée par une attention de tous les instants aux ressources prodigieuses de l’imaginaire, Hubert Haddad nous implique magnifiquement dans son engagement d’intellectuel, d’artiste et d’homme libre. « Le Peintre d’éventail » a obtenu le Prix Louis Guilloux ;et le Grand Prix SGDL de littérature pour l’ensemble de son œuvre.


Guillaume et Nathalie
de Yanick LAHENS 

Guillaume est sociologue, Nathalie architecte. Ils se rencontrent à la veille du séisme qui a ravagé Haïti en janvier 2012, autour d’un projet d’un centre polyvalent dans les environs de Port-au-Prince. Entre l’homme de cinquante ans revenu de ses utopies, dont toute la vie s’est jouée dans son île, et la jeune femme au sombre passé qui vient de vivre de longues années en France, l’attirance est immédiate. Représentants tous deux de la classe moyenne noire, ils tentent d’endiguer la misère qui les encercle, subissant eux aussi les préjugés racistes de la bonne société haïtienne et la corruption des élites. Nul misérabilisme pourtant dans ce récit, nul catastrophisme non plus, sinon la conscience diffuse de la menace qui plane sur Haïti en ce mois de décembre 2009. Avec ce roman pétri de tendresse pour son pays, Yanick Lahens acte la victoire de la vie et de l’écriture sur le malheur.

L’auteur 
Yanick Lahens vit en Haïti. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, notamment Failles, elle brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de son île. Lauréate du prix RFO 2009 pour La couleur de l’aube, elle occupe sur la scène littéraire haïtienne une position très singulière par son indépendance d’esprit et sa liberté de ton.


Des larmes sous la pluie
de Rosa MONTERO traduit de l’espagnol par Myriam Chirousse

États Unis de la Terre 2119, les réplicants meurent dans des crises de folie meurtrière tandis qu’une main anonyme corrige les Archives Centrales de la Terre pour réécrire l’histoire de l’humanité et la rendre manipulable. Bruna Husky, une réplicante guerrière, seule et inadaptée, décide de comprendre ce qui se passe et mène une enquête à la fois sur les meurtres et sur elle-même, sur le mémoriste qui a créé les souvenirs qu’elle porte en elle et qui la rapprochent des humains. Aux prises avec le compte à rebours de sa mort programmée, elle n’a d’alliés que marginaux ou aliens, les seuls encore capables de raison et de tendresse dans ce tourbillon répressif de vertige paranoïaque.  Rosa Montero choisit un avenir lointain pour nous parler de ce qui fait notre humanité, notre mémoire et notre identité, la certitude de notre mort et de celle de ceux que nous aimons. Ses personnages sont des survivants qui s’accrochent à la morale politique, à l’éthique individuelle, à l’amitié et à l’amour. Elle construit pour nous un futur cohérent, une intrigue vertigineuse et prenante pour nous parler de notre mort et de l’usage que nous faisons du temps qui nous est imparti. Elle écrit avec passion et humour, les outils essentiels pour comprendre le monde.


L’auteur
ROSA MONTERO est née à Madrid où elle vit. Après des études de journalisme et de psychologie, elle devient journaliste puis chroniqueuse à El País.


L’Ombre douce
de Hoai Huong NGUYEN 

1954, c’est la guerre d’Indochine, l’armée populaire vietnamienne attaque les troupes françaises sans relâche. À Hanoï, à l’hôpital Lanessan, Mai, une jeune Annamite, aide les équipes médicales en charge de remettre sur pieds les soldats français blessés. Yann, le jeune breton, a été atteint au thorax mais s’en sort... Pour elle, c’est bien un coup de foudre. La jeune femme va d’ailleurs faire preuve d’une imagination débordante pour empêcher qu’il soit renvoyé trop rapidement au front, allant même jusqu’à mentir au médecin sur son état de santé. L’énergie qu’elle déploie pour retarder son départ éveille l’attention et la curiosité du soldat qui, à son tour, tombe sous le charme. Ce bonheur fragile va être rapidement mis à mal. Le père de Mai, juge influent, pense l’avenir de sa fille auprès d’un autre qu’elle refuse évidemment d’épouser. Son entêtement la met au ban de sa propre famille, et elle est contrainte de quitter définitivement le domicile parental. Elle pense alors pouvoir vivre librement son amour. Soucieux de profiter de chaque minute passée ensemble, les deux amants se marient en hâte, la veille même du retour de Yann pour Diên Biên Phu. C’est la guerre qui sépare à présent le couple naissant. Mais, Mai va tenter désespérément de se battre, chaque jour un peu plus, pour secourir Yann et le faire sortir de ces limbes. Elle ira, pour cela, au bout de l’enfer… Les sentiments, aussi forts soient-ils, peuvent-ils survivre à tant d’épreuves ? Jusqu’à quel point se sacrifier ?

L’auteur
Huong Nguyen est née en 1976 en France de parents vietnamiens. Son nom signifie « Se souvenir Hoai du pays », référence au déracinement de sa famille. De langue maternelle vietnamienne, elle a appris le français en allant à l’école. Détentrice d’un doctorat de Lettres modernes portant sur « L’eau dans la poésie de Paul Claudel et celle de poètes chinois et japonais », elle a déjà publié deux recueils de poésie : Parfums et Déserts. Elle enseigne actuellement la Communication dans un IUT.


Cinq femmes chinoises
de Chantal PELLETIER 

Cinq vies de l’enfance à la maturité, cinq portraits de Chinoises d’aujourd’hui, qui s’extirpent des noirceurs d’une Chine secouée par les guerres, les famines, les atrocités pour accéder à une modernité clinquante et contemporaine. Suivant les destins croisés des héroïnes, Chantal Pelletier donne un aperçu de l’élan et du dynamisme qui sont en train de transformer la Chine en pays le plus riche du monde, et du prix fort que les individus ont à payer dans ce combat sans pitié. Sont évoqués avec réalisme des sujets rarement abordés à propos de la Chine contemporaine : l’accession des femmes à des postes à responsabilités, la sexualité et l’homosexualité, la dureté des rapports familiaux…

L’auteur
Chantal Pelletier est née à Lyon en 1949. Elle est l’auteur de nombreux romans policiers publiés dans la Série Noire aux éditions Gallimard ainsi que d’ouvrages pour la jeunesse.



La Silencieuse
de Ariane SCHREDER
 
C’est dans une grande maison isolée au bord d’un fleuve que Clara vient se réfugier après une rupture amoureuse. Là, elle passe ses journées dans l’atelier à sculpter d’aériennes silhouettes, des mobiles qui touchent terre. Au contact de la nature et des gens du village, la jeune artiste va s’ouvrir peu à peu, reprendre pied. Jusqu’à ce qu’une nouvelle perte menace cet équilibre fragile… Dans ce roman délicat, Ariane Schréder dépeint une femme discrète sur le chemin qui la mènera des mots du silence à ceux de la vie.

L’auteur
Ariane Schréder vit à Paris. Normalienne et agrégée de Lettres modernes, elle signe avec La silencieuse son premier roman.


Beso de la muerte
de Gilles Vincent 

Il le dit lui-même… au travers de ses romans, un seul sentiment l’intéresse, le sentiment amoureux et ses multiples déclinaisons : aimer, quitter, désaimer, découvrir, être quitté, retrouver, perdre, attendre, espérer… Dans Beso de la muerte, c’est la passion poussée jusqu’à la folie qui est ici mise en scène. Un soir qu'il rentre chez lui, plus imbibé que d'habitude, Thomas Roussel, commissaire à la PJ de Pau, ne sait pas que sa vie va lui péter à la gueule. Claire, sa jeune compagne, au final d'une soirée apocalyptique, lui balance ses quatre vérités, rassemble ses affaires et claque la porte. Départ sans retour. Dépression, alcool, nuits blanches et bitures à répétition. Jusqu'à ce qu'il rencontre Délia qui le sort de la mouise. Non contente de l'extirper de la bibine, la belle Délia lui offre ses bras, l'amour et tout le tralala... Quatre ans plus tard, jour du mariage. Thomas Roussel danse au milieu des flonflons… Le téléphone sonne. C'est Claire, qui appelle de Marseille, qui dit qu'on va la tuer, qui le supplie de venir la chercher, de la sortir de là… Le lendemain, des cheminots marseillais découvrent le cadavre calciné d'une jeune femme. Roussel prend sa bagnole et fonce, tandis qu’à Marseille, la commissaire Aïcha Sadia prend l'affaire en main.

L’auteur
Gilles VINCENT est né à Issy-les-Moulineaux le 11 septembre 1958. À 20 ans, il abandonne ses études pour une carrière de commercial. Puis il rejoint le sud, Marseille tout d’abord puis les environs de Pau où il vit depuis quelques années, tout entier consacré à « l’aventure des mots » : ateliers, classes, conférences et romans. Il a publié 7 romans dont Djebel, un polar dont Isabelle Adjani a acheté les droits cinématographiques. Il a reçu le Prix Marseillais du Polar 2010 pour son roman Sad Sunday.



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